lundi 22 octobre 2007

Une fin de semaine bien remplie

Ce texte fait référence à la fin de semaine du 15 et 16 septembre. Je viens de le retrouver dans ma boite de message!


Quelle fin de semaine magnifique!!! Elle a passé vraiment trop rapidement, tout comme les autres surtout que je travaille toujours au moins une des deux journées.

Ce vendredi, nous avons été invités par un couple d’amis à leur restaurant, le Mouton noir sur la rue Labelle à Laval (Vieux Ste-Rose). En fait, ce couple d’amis en est plus un depuis la fin de cette soirée. J’y allais principalement pour accompagner mon Grognours qui connaissait bien Hugo, mais pour moi c’était plus un de mes animateurs et son autre moitié, une joueuse. J’avais des trucs à discuter avec Hugo, alors je trouvais que ce souper tombait à pic, mais je ne m’attendais pas à passer une aussi belle soirée. Je me suis assise à la droite de mon amour, en face de Pearl, pour être certaine de garder le flot de parole constant. On dirait que quand un couple s’assoie un en face de l’autre, ils se parlent plus entre eux qu’avec les autres personnes présentent. Nous avons parlé de la famille, du Royaume (évidemment), de leur expérience en tant que propriétaire et de tout plein d’autres trucs. J’ai aussi pu livrer mes « messages » à Hugo et j’ai été surprise à quel point il les prenait bien. Pas de discussion ni d’obstination, juste quelqu’un qui accepte ce que l’on a lui dire et qui l’intègre. Je suis certaine que je vais voir une différence au quatrième scénario, la fin de semaine prochaine. La nourriture était délicieuse et nous avons pris tout notre temps pour manger (de 18h30 à 22h). Nous nous sommes levés de table que parce-que la mère de Pearl, qui gardait leur bébé commençait à trouver que la soirée s’étirait, sinon on y serait peut-être encore, lol! Une soirée tellement agréable qui est venue en catimini, sans s’annoncer. La vie peut nous faire de si belles surprises.

Parlant de surprises de la vie, j’ai pu assister à une autre de ses merveilles samedi dans la journée. Sur mon heure de dîner, j’ai pris quelques minutes pour aller au marché central, au Omer Deserres. La rue Chabanel passe sous un viaduc qui supporte la voie ferrée. Il y a des tonnes de pigeons qui nichent là, malgré les systèmes de protection un peu barbares mis en place (une rangée de clou, pointe vers le haut, est posée aux endroits où les pigeons peuvent se poser). Je ne suis pas pour ce genre de méthode habituellement, mais comme aucun oiseau ne ce blesse sur ces piquants et vu la quantité incroyable de guano présente même si seuls les plus gros oiseaux peuvent se percher en évitant les clous, je peux comprendre la nécessité de ce procédé. Toujours est-il que deux oiseaux se trouvent sur le trottoir sous le viaduc. Ils sont face à face, leurs têtes se touchant et ils exécutent clairement un rituel de séduction, leur têtes montent et descendent à l’unisson. Je me trouve privilégiée juste de pouvoir assister à ça et je ralentis le pas, pour leur donner le temps de se sauver, car je commence à être pas mal proche. Ils ont probablement senti la soupe chaude, car alors que je me trouvais à moins de dix mètres, le mâle à grimpé sur le dos de la femelle et il l’a fécondé. J’étais abasourdie! Ça c’était passé tellement vite! Pour ceux qui ne le savent pas, les oiseaux n’ont pas de pénis ni de vagin, seulement deux ouvertures. Le mâle doit donc laisser tomber le sperme dans l’ouverture de la femelle. Ça va très vite et chaque espèce à sa méthode pour y arriver efficacement. Les hirondelles, par exemple, font l’échange en plein vol. J’ai trouvé ça magnifique, que même entouré de béton, les gestes les plus primitifs et essentiels de la Nature aient lieu.

Samedi, nous nous sommes levés de bonne heure pour aller au Festival du conte de Trois-Rivière. C’est vraiment un festival génial. Premièrement, ça ne coûte que 4$ par personne pour entrer et tous, sauf la nourriture, est gratuit sur le site. Au départ, le site m’a déçu parce-qu’il était vraiment très petit. Cependant, la qualité des activités compensait grandement pour la petitesse du site. Il y avait plusieurs stations qui informaient, supports visuels à l’appui, sur différents aspects de la vie des colons au Canada au début de la colonie. Nous nous sommes attardés à trois : le coureur des bois, le marin et le meunier. Les animateurs connaissaient vraiment bien leurs stations. Les deux animateurs de la station des marins étaient également des conteurs, alors nous avons rit pas mal, mais appris tout de même. Ils ont parlés de l’eau en mer, comme quoi il y avait trois retours de l’eau qui correspondaient à la mort de trois types de microorganismes différents. Pendant les périodes de vie de ces microorganismes, l’eau était impropre à la consommation et il fallait attendre des jours ou des semaines que l’eau « retourne », donc qu’elle redevienne propre à la consommation. Elle avait quand même un goût horrible, pire au fil des retours. C’est une des raisons pour laquelle les marins buvaient plus de vignasse (vin de mauvaise qualité qui a tourné) que d’eau sur les bateaux. Aussi, les marins ne se lavaient pas, tout comme les autres colons et même les Français, car ils pensaient que les « miasmes » qui causaient les maladies se trouvaient dans l’air et pouvaient entrer par les pores de leur peau. Cependant, ils lavaient leur linge. Ils n’amenaient pas de savon avec eux, mais lavaient leur linge dans l’urine de d’autres matelots, car ça contient de l’ammoniac, après les vêtements étaient rincés à l’eau claire, mais pas avec de l’eau de mer, car le sel brulaient les fibres des vêtements. Aussi, on a appris l’origine des mots « branle-bas » et « branleux ». Les branles étaient les couchettes (style hamac) des matelots. Trois matelots couchaient sur un branle, mais pas en même temps. Quand un matelot venait réveiller un autre pour la relève et que ce dernier rechignait à se réveillé et à se lever, on disait qu’il était quelqu’un de branleux. Aussi, les branles se trouvaient au même endroit que les canons, alors le mot « branle-bas » signifie, ranger les branles pour faire de la place pour le combat. Il n’était pas rares que des matelots soient blessé par les éclats provenant de d’autres matelots ayant été eux-mêmes tuées par des boulets ou les éclats de bois provenant des trous laissés par les canons.

Pour ce qui est du pain, le meunier a beaucoup discouru sur l’importance du pain dans la société et des différentes farines qui le composaient. Premièrement, le pain était le centre de l’alimentation au début de la colonie, chaque colon avait droit à une livre de pain par jour. En bas de ça, on demandait à l’intendant d’ouvrir des greniers spéciaux et ce même si les rivières étaient pleines de poisson, les forêts pleines de gibier et les champs pleins de légumes. Avec le temps, la situation a évidemment changé jusqu’à ce que le pain soit relégué à l’état d’accompagnement. Les colons avaient une très mauvaises dentition, moins de 5 dents en moyenne, et comme le pain était cuit une seule fois par semaine en moyenne dans les petits villages, le pain se mangeait le plus souvent trempés, dans la soupe et dans la vignasse (pour les marins). La soupe à l’oignon est un exemple qui est resté jusqu’à aujourd’hui, mais dans le temps, elle se mangeait sans fromage.

Il y a une expression dérivée du pain qui m’a beaucoup marqué. Le pain étant un bien très précieux, on choisissait avec soin les gens avec on le partageait et ces gens devaient alors vos copains (co-pain, qui partage le pain). Ce n’est pas génial, ça!

Aussi, « être dans le pétrin » vient du fait que les apprentis boulangers qui se tapaient toute la sale job, devait parfois monter dans le pétrin (là où on pétrissait la pâte) pour finir le pétrissage avec leur pied.

Le pain blanc était celui qui était le plus prisé, car c’était la couleur de la pureté. Cependant, c’était aussi le moins bon pour la santé. C’était en partie ce qui expliquait que les riches étaient souvent en moins bonne santé que les paysans.

Aussi, on utilisait toute sorte de truc pour « couper » la farine en temps de disette. Le pain noir tient son nom de pain dont la farine était coupée par de la suie. C’est vraiment dégueu, mais au moins on pouvait le cuire le pain. C’était mieux que rien.

Il y avait une station sur la milice qui nous expliquait entre autre la différence entre la milice et l’armée. Je n’y suis pas allée, je crois vraiment que je suis une pacifiste dans l’âme. Je déteste la guerre, même en atelier historique. J’ai quand même écouté ce que le capitaine de la milice expliquait lors de l’exercice de tir. De toute façon c’était impossible à ignoré, les fusils claquaient tellement fort. Il expliquait que contrairement au soldat, le milicien n’avait pas de cartouche de poudre pré mesurée pour son fusil. Ils le bourraient à l’à-peu-près. (Ils avaient donc besoin de moins de dents, on en exigeait trois chez les soldats pour pouvoir ouvrir les cartouches avec la bouche). Ils avaient un entraînement sommaire et il n’était pas rare que leur équipement fonctionne mal… Vraiment pas la vie que j’aurais choisi, mais bon…

Nous ne sommes pas restés très longtemps au kiosque du coureur des bois, car le jeune qui le tenait répondait plus aux questions qu’il ne faisait vraiment une animation. Il avait des tonnes de questions à répondre, mais elles ne nous apparaissaient pas toutes pertinentes et on connaissait la réponse à la plupart. Cependant, il avait la réponse à chaque, même aux nôtres qui étaient peut-être un peu plus poussées que la moyenne. Il était très surpris que je sache ce qu’était un casse-tête fait avec la crosse des fusils qui ne fonctionnaient plus, mais pas plus que moi quand j’ai réalisé qu’il savait ce qu’était l’émission Creative native à APTN (là où j’ai appris ce qu’était un casse-tête). C’était quand même impressionnant de voir ce qu’un « tas » de peaux pouvait avoir l’air. Ça fait beaucoup de peaux…

Il y a beaucoup de contes aussi au festival du conte, évidemment. Nous avons entendus deux contes du Burkina Faso, un de la Bretagne (avec l’Ankou, personnage qui me fascine), un du Québec qui nous a conté la chasse galerie pour la Xième fois, sans que ce ne soit une version que j’avais déjà entendu, un qui nous a conté des mythes de la mers et un Québécois qui nous a conté une légende amérindienne sur la création de la rivière St-Maurice. Il n’a pas essayé d’imiter un conteur amérindien, mais l’a conté à la québécoise. Un bon coup, je crois.

Conteur du Burkina Faso

La Chasse galerie

La naissance du St-Maurice

Il y avait aussi un chanteur de la Louisianne qui contait en chanson, j’ai un vidéo de la fin de sa chanson Beebop béluga. Il en a fait une autre qui racontait l’histoire d’une chatte qui devenait grosse à la suite d’une opération, perdait confiance en elle et finalement le regagnait en devenant chanteuse de blues. Et maintenant tous les matous veulent coucher avec elle. Il nous faisait miauler le refrain! C’était vraiment drôle!

Beebop Béluga!

La plupart des stations arrêtent leur animation quand un conteur monte sur scène, ce qui permet de tout voir.

Après quelques heures, nous avions froid, alors nous sommes allés prendre un thé en attendant d’aller souper avec mon ami David, que je ne vois presque plus depuis la fin de mon bacc. Nous avions raté notre rendez-vous annuel des Fêtes de la Nouvelle-France, alors on c’est repris là.

J’ai vraiment adoré cette journée! Ce fut génial!

2 commentaires:

Rhiannon_Lunambre a dit…

Ah oui... "co-pain"... une des expression et histoire préférée de mon Hâmme... magnifique récit et photos. Merci du partage.:)

Sweetpea a dit…

Je souhaite une très joyeuse fête de Samhain ! et un bon recommencement !